L’ogham, l’alphabet des arbres

Les celtes sont un peuple indo-européen. Pendant l’Antiquité, Iels ont voyagé à travers les mers depuis l’Irlande et L’Ecosse jusqu’au Portugal, l’Autriche et l’Anatolie. Uni·es par de nombreuses pratiques et langues, la plupart nous sont restées inconnues et sont sources de sages débats. Si l’Empire Romain a étendu le latin sur tout le continent Européen, les racines celtes ont survécu jusqu’à nos jours en Irlande, en Ecosse et en Bretagne.

La culture celte privilégiait l’oralité. L’écriture était considérée comme morte parce que fixe et liée à l’éternité. Même si certaines traces d’écriture ont été retrouvée avant, c’est au VIIIe siècle que l’on identifie la véritable apparition de l’Ogham. Le latin était à cette époque la langue administrative et religieuse. L’Ogham s’inspire de la langue latine, comme par exemple par le fait qu’il possède 25 lettres, mais son approche reste particulière : en contact direct avec les arbres et les phénomènes naturels, il reflète une certaine forme de temporalité (cyclique) et une alliance avec les éléments très profondes. Son apprentissage était long et complexe. Il s’accompagnait de nombreux moyens mnémotechniques. Pratiqué par les druide·sses et les bardes, de grand·es voyageur·euses, il servait à soigner, à enchanter mais aussi à négocier. Difficile à décrypter pour les non-initié·es, l’Ogham offrait ainsi un véritable pouvoir politique. Pas étonnant qu’il ait été interdit par les chrétien·nes !

Il nous reste encore beaucoup de choses à comprendre et à découvrir sur cet alphabet. Il a peu à peu été rapprochée des runes nordiques même si il reste très différent. Il faut le reconnaître, nous ne pourrons pas tout savoir. Mais l’Ogham témoigne d’un certain rapport au monde. Les arbres y sont au centre, qu’il s’agisse des mots mais aussi de son écriture qui les évoque (et invoque !). Ils deviennent ainsi des interlocuteurs, une source de sagesse et de respect que nous pouvons aussi retrouver.

L’Alphabet des arbres

BOULEAU ✧ « Beith » ᚁ
Le pouvoir ; l’âge ; le commencement ; l’élan
SORBIER ✧ « Luis » ᚂ
La force vitale ; l’amour ; la protection
AULNE ✧ « Fearn » ᚃ
Stabilité ; prise de décision ; équilibre
SAULE ✧ « Nuin » ᚄ
Fertilité ; coopération ; créativité
FRÊNE ✧ « Luis » ᚅ
Sagesse ; spiritualité ; ressourcement
AUBÉPINE ✧ « Huathe » ᚆ
Innocence ; magie ; union des polarités
CHÊNE ✧ « Duir » ᚇ
Force ; stabilité ; fertilité
HOUX ✧ « Tinne » ᚈ
Défense ; dualité ; négociation
NOISETIER ✧ « Coll » ᚉ
Poésie ; impulsion ; inspiration
POMMIER ✧ « Quert » ᚊ
Beauté ; choix ; abondance
VIGNE ✧ « Muin »
Récolte ; célébration ; gratitude
LIERRE ✧ « Gort »
Voyage ; Persévérance ; paix
ROSEAU ✧ « Ngetal »
Libérer ; créer ; rêver
ÉPINE NOIRE ✧ « Straif »
Négativité ; acceptation ; changement
SUREAU ✧ « Ruis »
Finalité ; transformation ; pardon
PIN ARGENTÉ ✧ « Ailim »
Trinité ; vision ; vue d’ensemble
AJONC ✧ « Ohn »
Rassemblement ; progression ; réussite
BRUYERE & GUI ✧ « Ur »
Soi ; guérison intérieure ; essence
TREMBLE ✧ « Eadha »
Voie de la renaissance ; immunité ; courage
IF ✧ « Ioho »
Renaissance ; éternité ; force spirituelle
LE BOSQUET ✧ « Koad »
Passé ; présent ; futur
FUSAIN ✧ « Oir »
Douceur et plaisir ; compréhension
CHEVREFEUILLE ✧ « Uielleand »
Secrets cachés ; sécurité
HÊTRE ✧ « Phagos »
Connaissances anciennes ; écrits
LA MER ✧ « Mòr »
Voyage ; liens maternels ; racines

Références bibliographiques :

Liz & Colin Murray, Oracle celte des arbres (Le courrier du livre, 2015)
Sharlyn HidalgoRites de magie celtique : les cérémonies des treize lunes et de Samhain (Danaé, 2020)