Fleurs de mai : pour une éclosion des sens sans décence

En plus d’inspirer nos créations artistiques ou nos remèdes médicinaux, les fleurs contribuent à l’équilibre de nos écosystèmes. Leur beauté et leurs coloris les plus diversifiés illustrent nos quotidiens et les grands événements qui ponctuent nos existences. Leur éclosion marque le retour du soleil, je saisis donc l’occasion de ce chatoiement pour goûter aux parfums de nos imaginaires et de ceux dont nous héritons.

Image de couverture : Georgia O’Keeffe, Lumière de Iris, 1924

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Cinquième mois de l’année dans le calendrier grégorien, le mot « mai » vient du latin Maius mensis qui signifie « le mois de Maïa ». Dans la mythologie grecque, Maïa est l’aînée des Pléiades, les sept filles de l’Océanide Pléioné (déesse de l’océan) et du Titan Atlas (dieu de la montagne). Dans le ciel, les Pléiades sont un amas ouvert d’étoiles qui s’observe dans la constellation du Taureau. Littéralement « petite mère », la déesse Maïa fait appel à la figure de la grand-mère, de la nourrice ou de la sage-femme. Elle symbolise la fertilité, le printemps, et rappelle la poussée de la sève dans les arbres, l’arrivée des fleurs et la joie qui les accompagne. 

Joseph Moxon

Chez les Celtes et les Gallois, le 1er jour du mois était l’occasion de célébrer Beltane (Bealtaine signifie « 1er mai » en irlandais), l’une des grandes fêtes de l’année. Aujourd’hui, nous l’associons à la fête du travail et au muguet, mais ce n’est que depuis le XXᵉ siècle. Cette date est devenue fériée suite au mouvement ouvrier de Chicago de 1886 qui réclamait davantage de droits pour les travailleur·euses, notamment que la journée de travail passe à huit heures. Elle incarne donc une journée importante pour la défense des droits sociaux et des plus précarisé·es. 

D’après certains mythes, le dieu Apollon aurait tapissé le sol de muguet afin que « ses » neuf muses ne se fassent pas mal aux pieds. On espère qu’elles se les sont lavés par la suite parce que la plante est toxique et mortelle, comme l’explique Julie Subirana dans le petit livre La mauvaise santé par les plantes (2020). Surnommée la « clochette de la mort », elle n’épate finalement que par son apparence, d’une blancheur immaculée. Le blanc, qui vient du latin Albus – et qui donnera son nom aux Alpes en référence aux sommets enneigés –, est associé à l’innocence et à la pureté. Il s’opposerait au noir, couleur du deuil, ou au rouge, symbole de passion et de pouvoir. 

Ces associations, bien qu’anodines, ont pourtant servi d’instrument politique et idéologique et nourri de nombreuses conceptions racistes, sexistes et classistes dont nous sommes les héritièr·es et les reproducteur·rices : le blanc du mariage était réservé aux classes supérieures (encore dans les années 1950, la plupart des couples se mariaient en noir) ; le caractère virginal des mariées véhiculait leur nécessaire soumission (en raison de leur jeune âge, leur infériorité sociale et légale aux hommes et leur non-accès à la jouissance) et le blanc chrétien colonisateur se nourrissait d’une pensée purificatrice pour mieux laver les individus de leurs particularités. Le monde scientifique poursuit cette mythification à travers l’utilisation de la blouse blanche (symbole d’autorité) ou encore en attribuant au Big Bang, la naissance de l’univers, un blanc immaculé et divin, comme en parle si justement Michel Pastoureau

En Gaume, ce sont les fleurs blanches de l’aspérule odorante, aussi appelée la « reine des bois », qui donnent le Maitrank (qui en allemand signifie « boisson de mai »), aussi connu sous le nom de vin de mai. En tisane, cette plante a des vertus apaisantes (elle est d’ailleurs un bon remède aux insomnies) et aide le système digestif. Pour préparer cette boisson chez vous, vous pouvez cueillir les fleurs dès leur apparition en ce début de mois de mai et les faire sécher une nuit sur un drap propre pour en faire ressortir le parfum. Laissez-les ensuite macérer dans 75 cl de vin blanc ou de jus de raisin (pour une version sans alcool) et 75 g de sucre pendant tout le mois (d’où son nom), tout en remuant la préparation de temps en temps. D’autres recettes permettent une consommation plus rapide, mais je vous laisse les explorer vous-même.

Cette boisson serait source de fertilité, mais on ne sait finalement pas si c’est la plante, la période ou plutôt l’effet de l’alcool qui désinhibe ses consommateur·rices. Il n’empêche qu’elle incarne surtout la joie et le retour du beau temps, moment idéal pour profiter de la nature, jouer et se rassembler. La sortie d’hibernation des animaux est déjà loin maintenant, et les naissances se multiplient. Les fleurs matérialisent ce moment important de reproduction pour les plantes : attirantes, par leurs odeurs et leurs apparences, elles sont butinées par les êtres vivants qui convoitent leur si précieux nectar. Composé d’eau, de sucre, d’acides aminés et de protéines, ce dernier est une source de nourriture qui a aussi des propriétés répulsives ou toxiques pour d’autres, notamment les herbivores (et nous), ce qui assure la protection de la plante. 

Les fleurs répandent ainsi leurs pollens de fleur en fleur, accrochés aux corps en mouvement qui permettent le passage des étamines (appareil reproducteur dit « mâle ») aux pistils (appareil reproducteur dit « femelle »). De nombreux êtres vivants réalisent ce travail, pas seulement les abeilles : les fourmis, les papillons et les guêpes sont donc des médiateur·rices. Certaines plantes se sont adaptées aux animaux qui les butinent : les agaves et les cactus colonnaires, par exemple, n’ouvrent leurs fleurs que la nuit pour attirer… les chauves-souris butineuses ! Comme les oiseaux-mouches, elles sont capables de butiner tout en restant en vol stationnaire. Les quelque 1 200 espèces de chauves-souris que nous connaissons sont des alliées précieuses de nos écosystèmes : elles permettent la reproduction d’environ 70 % des fruits tropicaux que nous consommons. Elles jouent aussi un rôle de pesticide naturel qui protège les plantes et l’environnement. 

Certaines plantes procèdent quant à elles différemment, comme les orchidées. Darwin leur consacre d’ailleurs toute une recherche en 1870. Orkhidion signifie en grec « testicule ». Son apparence troublante lui vaudra de nombreuses comparaisons aux organes reproducteurs. Non sans raison : certaines espèces excrètent un liquide qui remplit leur sabot (sorte de plateforme d’atterrissage), tandis que d’autres « éjectent » leur pollen sous forme de poudre qui, au vol, s’accroche aux insectes qui les approchent. Certaines espèces produisent également de l’éthanol, qui provoque un état d’ivresse chez celleux qui les butinent.

Dans son ouvrage Queer Beauty (2010), le chercheur Whitney Davis explore le cas particulier d’une orchidée, la Catasetum, qui réunit à elle seule trois espèces de plantes différentes sur une même tige : mâle, femelle et hermaphrodite. Cette découverte troublera le monde scientifique du XIXᵉ siècle qui établissait alors des règles en miroir aux modèles humain·es. Cette originalité (l’est-ce vraiment ?), loin des carcans de l’époque, lui vaudra une réputation malsaine et dépravée, comme en parle ce très intéressant article d’Agnès Giard. Un stéréotype dont souffrent également les communautés LGBTQI+, qui clament très justement la nécessité de sortir de ces conceptions discriminantes – queer, qui signifie en anglais « étrange, bizarre, fou », est à l’origine plutôt une insulte que les concerné·e·x·s se sont réappropriée pour en faire une force, tout en rappelant sa nécessaire dénonciation. L’orchidée a, à sa manière, permis de secouer certaines idées reçues du monde scientifique pour mieux dévoiler nos analyses anthropocentrées, androcentrées et binaires du monde végétal. De la même manière, les penseur·euse·x·s queers nous poussent à la réflexion sur ces nombreuses contraintes sociales dont nous héritons. 

Les fleurs représentent la beauté, le soin de soi, l’apparat. Associées au blanc, elles illustrent les vêtements des enfants ou des jeunes filles mais aussi des « vieilles filles ». Leur aspect léger et futile incarne un imaginaire romantique et naïf, en dehors des réalités. Le fait qu’elles soient (faussement) considérées comme passives dans le butinage n’est pas étranger à leur association au genre féminin. Aujourd’hui encore, offrir un bouquet de fleurs semble être encouragé dans un seul sens, de l’homme à la femme, ce qui souligne l’idée de passivité de cette dernière dans la conquête amoureuse. La beauté, le charme servent ainsi d’appâts mais doivent être couplés d’une nécessaire retenue et de discrétion. Un parallèle bien construit socialement bien que l’analyse relève vite les paradoxes.

Berthe Morisot – Le jardin à Bougival

Les bouquets de fleurs, très présents dans la pratique de la peinture, étaient également prisés par les rares peintresses dont les œuvres nous sont parvenues. Ils étaient aussi les seuls modèles auxquels elles avaient accès puisqu’elles étaient cantonnées au foyer, interdites d’accès aux écoles d’art jusqu’au XXᵉ siècle et défendues d’être en présence de nu·es. La peinture dite « florale », jugée esthétisante et décorative, tout comme de nombreuses autres pratiques artistiques féminisées telles que le tissage, la couture et l’illustration, sont méprisées par le monde de l’art contemporain qui hérite de ce sexisme.

La plupart de nos parfums sont inspirés d’essences florales et contribuent à diffuser une imagerie de fraîcheur très éloignée de nos odeurs humaines naturelles et des repères olfactifs qui les accompagnent. La plupart des déodorants et produits de beauté féminins, en plus d’être en moyenne 20 % plus chers que ceux dits masculins – la scandaleuse « taxe rose » – peuvent aussi s’avérer dangereux : aux substances toxiques qui les composent, s’ajoutent certains produits qui coupent le cycle naturel de nos corps et peuvent créer certains déséquilibres. Dans les cas les plus graves, cela peut provoquer de graves maladies. À titre d’exemple, les tampons et serviettes parfumées ont donné lieu à des chocs toxiques et les anti-transpirants pourraient être l’une des causes du cancer du sein. La soumission aux désirs soi-disant masculins et notre idéalisation de la beauté nourrissent ces diktats qui sont savamment récupérés et alimentés par le marketing, bien loin du rôle naturel des fleurs.

Historiquement, les fleurs étaient offertes selon leurs vertus, mais elles servaient aussi d’ornement et de parure depuis l’antiquité. Au Moyen Âge, le métier de chapelier·e de fleurs était reconnu et même très valorisé. Iels confectionnaient des coiffures portées à la fois par les hommes et par les femmes, sur base de fleurs cultivées dans leurs jardins. Décoration extérieure mais aussi intérieure : au Japon, l’ikebana (生け花, « la voie des fleurs ») est une coutume qui apparaît dès le XVIᵉ siècle dans la noblesse avant d’être popularisée. Inspirées des pratiques hindouistes, qui voyaient en chaque fleur un sens profond et un élément de rite religieux, ces compositions cherchent à représenter des paysages et étonnent par leur simplicité. Elles font aussi bien attention à l’apparence de la plante qu’à son arrangement (le pot, l’emplacement). Cette tradition, comme la cérémonie du thé et la calligraphie, fait partie des arts que les femmes devaient étudier en vue du mariage.

En Perse, le don de fleurs était utilisé pour soutenir le langage de manière sophistiquée. Elles étaient analysées selon leurs couleurs, leurs apparences, leur nombre ou leurs parfums. Depuis, ces codifications ont évolué au fil du temps et des régions (et en particulier en Angleterre, par la colonisation), prenant parfois des sens tout à fait différents. À partir de l’époque romantique, les livres sur le sujet se multiplient et servent ainsi de moyen de traduction pour de nombreux·es soupirant·es. Le puritanisme de l’époque victorienne ne fait que renforcer ce phénomène. 

La tradition du chapelier de fleurs n’a pas persisté chez nous, notamment parce qu’il s’agit d’un service assez onéreux. Les couronnes de fleurs restent toujours très présentes dans les mariages ou les enterrements ainsi que dans les événements politiques et religieux. Cela en fait d’ailleurs un objet protocolaire. Une convenance qui n’est pas que politique mais aussi sociale. Les manuels de Nadine de Rothschild, témoignages des règles de bienséance dans les hautes sphères, soulignent le rôle des fleurs comme marqueur social. Elle y partage la nécessité d’envoyer un bouquet à ses hôtes à l’avance afin de décorer les tables, mais surtout de les impressionner voire de concurrencer les autres convives. 

Dans son installation Flowers For Africa, l’artiste Kapwani Kiwanga a reproduit les différents bouquets et gerbes qui ont accompagné les cérémonies d’indépendance des pays africains. Les fleurs présentées lors de ces cérémonies d’indépendance semblent plutôt composées selon le modèle occidental. N’est-ce donc pas un moyen supplémentaire de montrer aux pays colonisateurs à quel point les colonisé·es sont ajustés aux méthodes occidentales, et ainsi flatter (consciemment ou inconsciemment) leur domination ? La plupart des fleurs que nous achetons, comme les roses, selon des traditions occidentales, sont en réalité originaires du Kenya et d’Éthiopie où les conditions de travail sont difficiles et les droits des travailleur·euses pas toujours respectés.

Véritable produit de luxe, éphémère et flamboyant, le bouquet de fleurs épate donc par sa sophistication mais surtout par son aura. Le comble du luxe n’est-il pas de rayonner grâce à l’inutilité tant qu’elle est dispendieuse ? La tulipe par exemple, originaire d’Iran, d’Afghanistan et du Kazakhstan, était un produit rare et exotique en Occident avant de devenir l’emblème des Pays-Bas, témoignant ainsi de sa richesse coloniale et de son pouvoir à l’égard du reste du monde. La plupart de nos vêtements, même ceux prétendument écologiques, sont composés de coton, fleur d’un arbuste appelé cotonnier. Cette fleur ne pousse que dans des conditions très particulières et nécessite un climat chaud et ensoleillé avec une quantité de pluie précise. Aujourd’hui principalement produite en Chine et en Inde, elle a longtemps été cultivée aux États-Unis et entretenue grâce à l’esclavage des Noir·es. Sa culture nécessite une grande quantité de pesticides. Ces derniers contiennent notamment de l’arsenic, ce qui a irrémédiablement empoisonné les sols et l’environnement de ces régions. Un pratique qui, en plus de créer d’énormes dommages pour la santé des travailleur·euses et des habitant·es aux alentours, semble bien absurde lorsque l’on connaît le véritable rôle des fleurs qui est d’attirer les insectes.

Coton

Tout cela a donc fortement contribué à éloigner les fleurs de leur utilité première. Leur surproduction à des fins marchandes est en complet décalage avec leur propre développement, ce qui nous amène à offrir des roses en plein hiver pour la Saint-Valentin alors que leur floraison prend place à la fin du printemps. De nombreuses espèces cultivées en serres exigent de grandes quantités d’eau et d’électricité en plus des pesticides. D’autres espèces, comme le chardon, le millepertuis ou encore l’achillée millefeuille, sont considérées comme de mauvaises herbes, trop envahissantes. En France, elles sont interdites à la plantation sous peine d’amende malgré leurs nombreuses vertus médicinales et leurs rôles dans l’équilibre de nos écosystèmes. Nos pelouses, entretenues, traitées et tondues par confort mais surtout par souci de réputation, empêchent aussi le développement d’un écosystème naturel. La fascination pour les plantes exotiques, parfois au détriment des espèces locales, n’aide pas à leur protection. Il n’existe d’ailleurs pas de moyen fiable pour connaître la provenance des fleurs et des plantes que nous achetons.

Après tout, une question me taraude lorsque j’observe ces bouquets de fleurs : faut-il être coupé·e de ses racines et de soi-même pour provoquer l’admiration ? Faut-il posséder et se sentir possédé·e pour mieux s’aimer et être aimé·e ? Ces nombreuses conventions sociales et diktats mis en parallèle interrogent et soulignent notre propre décalage à nos corps, notre environnement et aux rôles complexes de nos écosystèmes. Et si les fleurs émerveillent par leur beauté et leur délicatesse, elles sont aussi un fantasme qu’il faut déconstruire.

Les fleurs invitent à la coopération bien plus qu’à l’exploitation. Elles stimulent l’observation et la contemplation du monde qui nous entoure dans toute sa diversité et sa richesse, loin de nos cadres matériels et esthétiques. Elles proposent peut-être de s’élever pour mieux rayonner, de partir à la recherche d’autres lumières. Et comme le dit si justement la poétesse Rupi Kaur dans Le soleil et les fleurs, « les gens doivent se faner, tomber, pourrir, se redresser pour fleurir ». C’est un cycle qui connaît des étapes, éveille tous les sens et invite à une autre temporalité que celle que nous connaissons et cultivons, loin d’une prétendue perfection si superficielle et artificielle. Peut-être est-ce l’occasion de se libérer des contraintes sociales et de leurs propres absurdités et indécences. 


Le nectar n’attire pas que les insectes ! De nombreuses musiciennes ont su traduire effluves florales en ondulations sonores. J’ai réuni pour vous certaines d’entre elles, en espérant qu’elles puissent faire frétiller vos narines et éveiller vos insectes intérieurs.

Née en 1917 à San Fabián d’Alico, dans la région de Chillán, Violeta del Carmen Parra Sandoval, alias Violeta Parra, est la fille d’un professeur de musique et d’une paysanne, chanteuse et guitariste. C’est à 12 ans qu’elle compose ses premiers morceaux et les présente dans de petites salles. Mère de quatre enfants, elle prend la route et parcourt le Chili pour enregistrer et recenser les chansons folkloriques et traditionnelles de son pays. Deux de ses filles, Isabel Parra et Ángel Parra, deviennent elles aussi musiciennes professionnelles. C’est en France qu’elle enregistre ses premiers disques avant d’entamer une tournée mondiale accompagnée de ses filles. Dans les faubourgs de Santiago, elle installe un centre d’art avant de mettre fin à ses jours à 49 ans. Le morceau « La Jardinera », qu’elle chante aux côtés de sa fille Isabel, raconte le langage des fleurs mais surtout comment celles-ci peuvent guérir du chagrin amoureux : « Pour t’oublier, je vais cultiver la terre, j’espère y trouver Le remède à ma peine. J’y planterai le rosier aux plus grosses épines, j’aurai la couronne prête pour quand tu mourras en moi. »

Installée à Hong Kong et fille d’une chanteuse d’opéra, Flora Yin-Wong est formée au violon, au kemençe turc et à la guitare. Très vite, elle y associe l’électronique, par le biais de l’analogique et de la techno. Elle rejoint en 2017 le label expérimental PAN et sort son premier disque Holy Palm en 2020. Véritables collages, ses morceaux racontent à la fois son histoire personnelle, sociale et spirituelle et traitent de la simplicité et de la complexité du quotidien à travers les thèmes qui l’accompagnent, comme la mort, la transmission et la renaissance. Grande passionnée de DJing, elle partage toutes ses influences sur son blog « Nobody Cares About Kitsune ».

Chanteuse et pianiste d’origine arménienne, Areni Agbabian s’initie à la pratique instrumentale dès son plus jeune âge, grâce à sa mère, conteuse et folkloriste, et sa tante, chanteuse lyrique. Elle se forme au piano et au chant avant d’explorer la scène jazz et expérimentale new-yorkaise. Elle rejoint le quintette de Tigran Hamasyan, avec lequel elle part en tournée à travers l’Europe. Elle auto-produit son premier album solo, Kissy(bag), et y joue de tous les instruments. Bloom, sorti en 2019, invite à s’installer dans une atmosphère sombre mais mélodieuse grâce au timbre pur et fleuri de sa voix. Elle y explore le répertoire traditionnel de son héritage mais pas que, oscillant entre le piano minimaliste et des chants aux influences diverses. Un disque qui semble sortir d’un univers parallèle et invite à suspendre le temps.

Angel Deradoorian, connue sous le nom de Deradoorian, grandit en Californie dans une famille d’artistes. Formée au violon et au piano, elle abandonne l’école pour se lancer professionnellement dans la musique à 16 ans. En 2007, elle rejoint le groupe Dirty Projectors auquel elle contribue grandement, notamment sur l’album Bitte Orca, mais quitte le projet cinq ans plus tard. Elle sort son premier disque solo en 2015, The Expanding Flower Planet, sur le label Anticon, et présente un projet coloré, vibrant, entre pop sixties et rock expérimental plus contemporain. Elle poursuit son éclosion avec Eternal Recurrence (2017) et Find the Sun (2020). Une voix marquante, au timbre puissant et lumineux, qui invite à percer la terre.

Olive Ardizoni est eun artiste non binaire vivant à Los Angeles. Dans son projet Green-House, ielle approche la musique avec une naïveté intentionnelle, explorant la liberté de la simplicité grâce à l’outil électronique. Ielle cherche ainsi à créer un espace sans barrières et créer un accès plus direct entre la performance et l’écoute. Sur son premier EP, Six Songs for Invisible Gardens (Leaving Records, 2020), ielle explore l’espace domestique et s’adresse à la fois aux plantes et à celleux qui prennent soin d’elles. Une approche créative qui invite à la douceur, au ralentissement et à la contemplation, loin des barrières du jugement.

Voici la playlist réalisée sur la thématique que vous pouvez écouter sur Spotify ou sur YouTube.

Merci à Céline Delumeau de m’avoir glissé ses références ! Et merci à Solène Peynot, Hélène Laloux et Antoine Pasqualini pour leur relecture et conseils.

Comments (2)

  1. Tu m’épates! Merci pour tout ce que tu transmets. Tu es une fée.

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