Dans un jardin botanique, on se promène, on se repose, on s’inspire. Ravissement et connaissance s’entremêlent. On rencontre des êtres aimés ou inconnus, perdus ou oubliés. Peut-on faire de même avec les mots ? Chaque mot déploie son propre microscosme. À l’aide de petites réflexions personnelles, de poèmes, de citations, d’images recueillies ou de musique, je vous propose une visite guidée de mots qui me parlent, m’éveillent, m’émerveillent et me questionnent. Ce jardin a pour vocation de se transformer au fil du temps et des saisons. Bienvenue !
23/03/23. Je me sens toujours très humble face à l’océan et je vois souvent mon compagnon s’en approcher sans trembler. Je me dis qu’on nous a tellement répété, en tant que femmes, à ne pas dépasser les limites, à se protéger du danger. Et finalement, vu de loin, vu d’en haut, ça semble encore plus dangereux et impressionnant.
Comment pourrais-je (r)éveiller mon intrépidité ce printemps ?
Les prémices : des contes pour jeunes filles intrépides
« Akanidi était la fille unique du Soleil. Comme son père, elle sillonnait les cieux et admirait la terre d’en haut. Elle réchauffait les rennes, les créatures des forêts et des collines, les poissons des lacs et des mers. Elle comprenait les animaux et leur insufflait la joie, mais elle ne parvenait pas à comprendre les humains qui tantôt se réjouissaient de sa chaleur et s’y prélassaient et tantôt se mettaient à l’abri de ses rayons dans leurs kåta, leurs tentes de branches de bouleau et de laine. » Extrait de Comment la joie est venue au monde.
Praline Gay-Para propose dans cet ouvrage une sélection de récits et de légendes du monde entier qui réunit des héroïnes ingénieuses, indépendantes, courageuses et audacieuses. C’est un livre qui se partage en famille ou se savoure en solitaire, de jour comme de nuit.
Ce que j’aime avec cet ouvrage, c’est qu’il se garde précieusement dans une table de nuit et offre à voyager la tête sur l’oreiller même quand tout est éteint. Il y a de la joie, de l’humour, de la douceur. Il y a tant d’histoires qui racontent ces femmes qui ont tout donné pour la vie. C’est inspirant de poésie et ça éveille ce feu intérieur qu’on a si souvent tendance à vouloir étouffer.
Trépider : un mot
Bouger par de très petites secousses, vibrer.
Trembler, trembler de peur.
Vibrer, frémir.
(Synonyme : trépigner (d’enthousiasme, d’impatience, de colère)).
→ Intrépide : ajout du préfixe in- qui ajoute l’idée de négation, de contraire. Intrépide signifie donc « Qui ne tremble pas ».
Est-ce qu’iels disent qu’il faut se couper de ses émotions pour être intrépide ?
La falaise
Je me souviens avoir un jour fait un 𝑣𝑖𝑎 𝑓𝑒𝑟𝑟𝑎𝑡𝑎 et mon corps était si peu habitué à ce type d’effort que mes jambes se sont mises à trembler, tétanisées. J’étais le long d’une falaise et ce n’était que le début, il m’était impossible de bouger ou de faire demi-tour. J’ai attendu, je ne sais pas combien de temps exactement mais ça s’est arrêté d’un coup. Comme ça, sans avoir rien fait, juste attendre. J’ai poursuivi le parcours et je l’ai mené jusqu’au bout. J’ai découvert dans mon corps des ressources insoupçonnées.
L’intrépidité invite-t-elle à la patience ?
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Lorsque je tremblais à la rencontre d’un mot
12/04/23. Il y a quelques jours, je me suis souvenue qu’un mot pouvait, il y a trois ans, me faire trembler toute entière. Il transportait avec lui des souvenirs qui suffisaient à faire revivre à mon corps et à mon esprit le drame qui m’avait tant remuée. Pourtant, sur le papier, il semble joyeux, rêveur. Une simple phrase l’avait transformé en arme qui pesait sur mon esprit comme une sentence.
Phrase vient du Grec ancien phrasis, qui signifie « parole ». Elle porte en elle tout un art ; celui du discours, de la tournure mais aussi l’idée d’une oreille qui écoute, la possibilité d’une réponse. En anglais, « phrase » prend un autre sens. Elle se traduit par sentence, qui vient du latin sententia, « façon de penser, sentiment, avis, opinion, jugement ». Si on peut y voir un aspect plus justicier, c’est aussi la part subjective de nos paroles qui s’y traduit. Les mots sont un miroir. Nous parlons de nous-même. Depuis l’enfance, nous exerçons notre discours, développons un esprit critique et prenons pouvoir grâce aux mots. Ils portent en eux une histoire, une culture, des légendes et des mythes qui nous aident à construire les nôtres. Nous élaborons des convictions, des certitudes, nous les faisons nôtre et nous les semons autour de nous ; parfois simplement pour être entendu·es, souvent pour être rassuré·es. Nous nous donnons raison.
Mais les mots gardent leur pouvoir. Ils peuvent se jouer de nos sens, (nous) ensorceler ou (nous) désorceler. Je constate aujourd’hui que nous devions, ce mot et moi, nous apprivoiser l’un l’autre. Courage, en latin, signifie le cœur en action. J’ai rappelé ma confiance, ma curiosité et mon innocence envers lui. Il m’a transmis et aidé à comprendre ses nuances. Je me suis tenue avec distance et respect face à son feu pour m’y réchauffer et j’ai peu à peu cessé de trembler.
Nathalie Parain dans Châtaigne (avec Anton Tchekhov, Éditions MeMo).
FifiBrindacier
En suédois, sa langue d’origine, elle est Pippi Långstrump, soit « Pippi longues chaussettes ». Elle est le fruit de l’imagination de l’autrice Astrid Lindgren qui, pour ses enfants, décide de créer un personnage qui se libère des stéréotypes que l’on attribue généralement aux petites filles. Fifi a du pouvoir mais elle ne prend pas pouvoir sur les autres. Elle est futée et généreuse, joueuse et maligne. Libre et intrépide, elle se joue des règles et des conventions tout en protégeant les plus vulnérables. S’il faut du temps avant de la découvrir en France, la traduction de ses histoires ne cesse de lisser son personnage jugé « anarchiste », comme l’explique si bien Christine Aventin dans « FéminiSpunk » (2021, Zones).
Quand j’étais petite, lors d’un carnaval, je me suis déguisée en Fifi Brindacier. Ma mère m’avait mis des fils de fer dans les tresses pour les faire tenir en l’air. Je rêvais d’avoir une amie rousse intrépide avec deux tresses.
Est-ce que je ne m’autorisais pas à être cette jeune fille intrépide moi-même ?
Astrid Lindgren nous montre peut-être sur cette photo qu’il n’y a pas d’âge pour l’être ou le devenir.
Les chênes de la Forêt de Soignes
Le calendrier des arbres celtes associe les mois d’avril et de mai au Chêne. En gemmothérapie, les bourgeons de chêne apportent vitalité et force, ils permettent de lutter contre la fatigue. Dans l’Ogham, le chêne est Duir, la 7ème lettre de l’alphabet des arbres celtes (ᚇ).Symbole de solidité et de protection, il est à l’origine du mot door, « porte » en anglais. Elle peut se fermer pour protéger mais aussi s’ouvrir et révéler une nouvelle forme de compréhension. En amenant de la vitalité, de l’harmonie et de la cohésion intérieure, Duir invite à s’ouvrir à quelque chose de plus vaste, de plus grand et nous offre la force d’affronter l’inconnu. Pour ce faire, la patience devient une précieuse alliée. Associé à la fertilité, le chêne est mis au centre de la société à travers la symbolique de l’arbre de mai de Beltane. Il transmet son énergie de force et de stabilité. En stimulant la fécondité, il invite à créer et s’amuser.
Cette photo a été prise dans la Forêt de Soignes en avril 2022. Quatre chênes ouvrent une partie du chemin des étangs près de Rouge-Cloître. J’ai pris le temps de découvrir cette forêt pendant le confinement lors de balades réconfortantes dans cette période si statique (mais tumultueuse intérieurement). Même si la route n’est jamais loin, elle offre un havre de paix à seulement quelques minutes en métro du centre de la ville.
C’est dans cette forêt que je me suis baladée seule pour la première fois. Élevée dans les années 90 sur fond d’insécurité suite à de nombreux enlèvements d’enfants, j’ai découvert à 30 ans que se balader seule était une expérience libératrice. Je me demande ce qui m’a retenue si longtemps mais j’ai conscience que les peurs que l’on nous transmet s’ancrent en nous terriblement profondément. Si je l’ai fait pour me protéger, je me demande ce qui nous protège réellement lorsque l’on s’empêche de se déployer, de s’ouvrir, de se vivre. Ce jour-là, j’avais pris un autre chemin que celui que je prenais habituellement. J’ai découvert une partie de la forêt incroyable. Sur cette photo si simple, ces quatre chênes me montrent le chemin vers l’inconnu. Ils m’invitaient à traverser cette porte avec intrépidité pour déjouer mes obstacles intérieurs.
Le ratel
On le dit intrépide. Il est considéré comme le plus agressif au monde. Ses griffes mesurent 4 centimètres de long en moyenne à l’âge adulte. De la taille d’un chat, il peut faire face à ses prédateurs, les lion·nes, les hyènes ou les guépards. Ce qu’il préfère manger, c’est du miel.
Indice : le miel rend intrépide.
Un choix : fuir ou attaquer
On dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Fuir serait lâche, aveu de faiblesse ou source de remord. L’attaque serait preuve de courage, de force, de détermination. Pourtant, il faut de la bravoure pour oser la douceur. Accueillir sa vulnérabilité, respecter ses limites, accepter l’humilité, écouter l’altérité.(L’inverse de la peur, c’est l’amour)
Émotion signifie “se mettre en mouvement”. Mes émotions sont des antennes qui me connectent à ce qui m’entoure et m’invitent à agir au sein de cet environnement. C’est parce que je sens que je tremble.Je vibre parce que je vis, je frémis parce que ma peau est touchée, traversée, activée.
J’ai besoin d’être en mouvement pour être intrépide. Elle devient un appel, celui de sentir, de vivre, de (r)éveiller nos sens et d’embrasser nos émotions. Elle est un élan, une impulsion qui nous propose d’accepter et d’accueillir l’impermanence du vivant. Comment peut-elle alors se vivre dans une société qui nous normalise nos corps et nous coupe de nos émotions ? Peut-être en nous invitant à oser repenser ces structures, ces cadres de pensée qui nous conditionnent pour nous ouvrir à d’autres formes d’être et de sentir. Des ressources et des chemins inexplorés peuvent alors se révéler.
Le jardin magique : appeler l’intrépidité
Artémis
Artémis est une déesse grecque antique, fille de Zeus et de Léto. Elle symbolise la lune et son frère jumeaux, Apollon, le soleil. Son nom donne le mot Ours en gallois. À sa naissance, elle aide sa mère à accoucher de son frère et les deux enfants combattent ensemble un dragon. On l’a dit gardienne de la nature sauvage et des accouchements. Chasseresse, elle est la souveraine des animaux. Symbole de la lune montante et de la jeunesse, elle initie les enfants vers l’âge adulte et protège les chemins. Elle est considérée comme une déesse intrépide. De nombreux temples lui sont voués notamment à Marseille qui sera lié à la déesse tout au long de l’époque grecque et romaine. Il reste un vestige de cette consécration, le Temple de l’Artémis d’Ephèse de la Butte des Carmes. Il a été construit par les Phocéen·nes en 60 av. J.-C. qui, en s’installant à Marseille, suivirent les sacres de la prêtresse Aristarkhé.
Que disent les cartes ?
L’hélianthème
Elle est la « fleur de soleil ». Rustique, elle pousse aussi bien en bord de la mer qu’en montagne. Ses rameaux sont duveteux et ses fleurs, simples, sont composées de 5 pétales de couleur jaune doré ou soufré. Autrefois, elle était utilisée dans un élixir vertueux qui apaise la peur aigüe, la terreur, les crises de panique et la détresse. Aujourd’hui, elle est la Fleur de Bach n°36 « Rock Rose ». Elle aide à retrouver la sérénité et à chasser les cauchemars.
Dans un jardin botanique, on se promène, on se repose, on s’inspire. Ravissement et connaissance s’entremêlent. On rencontre des êtres aimés ou inconnus, perdus ou oubliés. Peut-on faire de même avec les mots ? Chaque mot déploie son propre microscosme. À l’aide de petites réflexions personnelles, de poèmes, de citations, d’images recueillies ou de musique, je vous propose une visite guidée de mots qui me parlent, m’éveillent, m’émerveillent et me questionnent. Ce jardin a pour vocation de se transformer au fil du temps et des saisons. Bienvenue !
« Intrépide » signifie qui ne tremble pas.
23/03/23. Je me sens toujours très humble face à l’océan et je vois souvent mon compagnon s’en approcher sans trembler. Je me dis qu’on nous a tellement répété, en tant que femmes, à ne pas dépasser les limites, à se protéger du danger. Et finalement, vu de loin, vu d’en haut, ça semble encore plus dangereux et impressionnant.
Les prémices : des contes pour jeunes filles intrépides
« Akanidi était la fille unique du Soleil. Comme son père, elle sillonnait les cieux et admirait la terre d’en haut. Elle réchauffait les rennes, les créatures des forêts et des collines, les poissons des lacs et des mers. Elle comprenait les animaux et leur insufflait la joie, mais elle ne parvenait pas à comprendre les humains qui tantôt se réjouissaient de sa chaleur et s’y prélassaient et tantôt se mettaient à l’abri de ses rayons dans leurs kåta, leurs tentes de branches de bouleau et de laine. » Extrait de Comment la joie est venue au monde.
Praline Gay-Para propose dans cet ouvrage une sélection de récits et de légendes du monde entier qui réunit des héroïnes ingénieuses, indépendantes, courageuses et audacieuses. C’est un livre qui se partage en famille ou se savoure en solitaire, de jour comme de nuit.
Ce que j’aime avec cet ouvrage, c’est qu’il se garde précieusement dans une table de nuit et offre à voyager la tête sur l’oreiller même quand tout est éteint. Il y a de la joie, de l’humour, de la douceur. Il y a tant d’histoires qui racontent ces femmes qui ont tout donné pour la vie. C’est inspirant de poésie et ça éveille ce feu intérieur qu’on a si souvent tendance à vouloir étouffer.
Trépider : un mot
(Synonyme : trépigner (d’enthousiasme, d’impatience, de colère)).
→ Intrépide : ajout du préfixe in- qui ajoute l’idée de négation, de contraire. Intrépide signifie donc « Qui ne tremble pas ».
Est-ce qu’iels disent qu’il faut se couper de ses émotions pour être intrépide ?
La falaise
Je me souviens avoir un jour fait un 𝑣𝑖𝑎 𝑓𝑒𝑟𝑟𝑎𝑡𝑎 et mon corps était si peu habitué à ce type d’effort que mes jambes se sont mises à trembler, tétanisées. J’étais le long d’une falaise et ce n’était que le début, il m’était impossible de bouger ou de faire demi-tour. J’ai attendu, je ne sais pas combien de temps exactement mais ça s’est arrêté d’un coup. Comme ça, sans avoir rien fait, juste attendre. J’ai poursuivi le parcours et je l’ai mené jusqu’au bout. J’ai découvert dans mon corps des ressources insoupçonnées.
Lorsque je tremblais à la rencontre d’un mot
12/04/23. Il y a quelques jours, je me suis souvenue qu’un mot pouvait, il y a trois ans, me faire trembler toute entière. Il transportait avec lui des souvenirs qui suffisaient à faire revivre à mon corps et à mon esprit le drame qui m’avait tant remuée. Pourtant, sur le papier, il semble joyeux, rêveur. Une simple phrase l’avait transformé en arme qui pesait sur mon esprit comme une sentence.
Phrase vient du Grec ancien phrasis, qui signifie « parole ». Elle porte en elle tout un art ; celui du discours, de la tournure mais aussi l’idée d’une oreille qui écoute, la possibilité d’une réponse. En anglais, « phrase » prend un autre sens. Elle se traduit par sentence, qui vient du latin sententia, « façon de penser, sentiment, avis, opinion, jugement ». Si on peut y voir un aspect plus justicier, c’est aussi la part subjective de nos paroles qui s’y traduit. Les mots sont un miroir. Nous parlons de nous-même. Depuis l’enfance, nous exerçons notre discours, développons un esprit critique et prenons pouvoir grâce aux mots. Ils portent en eux une histoire, une culture, des légendes et des mythes qui nous aident à construire les nôtres. Nous élaborons des convictions, des certitudes, nous les faisons nôtre et nous les semons autour de nous ; parfois simplement pour être entendu·es, souvent pour être rassuré·es. Nous nous donnons raison.
Mais les mots gardent leur pouvoir. Ils peuvent se jouer de nos sens, (nous) ensorceler ou (nous) désorceler. Je constate aujourd’hui que nous devions, ce mot et moi, nous apprivoiser l’un l’autre. Courage, en latin, signifie le cœur en action. J’ai rappelé ma confiance, ma curiosité et mon innocence envers lui. Il m’a transmis et aidé à comprendre ses nuances. Je me suis tenue avec distance et respect face à son feu pour m’y réchauffer et j’ai peu à peu cessé de trembler.
Fifi Brindacier
En suédois, sa langue d’origine, elle est Pippi Långstrump, soit « Pippi longues chaussettes ». Elle est le fruit de l’imagination de l’autrice Astrid Lindgren qui, pour ses enfants, décide de créer un personnage qui se libère des stéréotypes que l’on attribue généralement aux petites filles. Fifi a du pouvoir mais elle ne prend pas pouvoir sur les autres. Elle est futée et généreuse, joueuse et maligne. Libre et intrépide, elle se joue des règles et des conventions tout en protégeant les plus vulnérables. S’il faut du temps avant de la découvrir en France, la traduction de ses histoires ne cesse de lisser son personnage jugé « anarchiste », comme l’explique si bien Christine Aventin dans « FéminiSpunk » (2021, Zones).
Quand j’étais petite, lors d’un carnaval, je me suis déguisée en Fifi Brindacier. Ma mère m’avait mis des fils de fer dans les tresses pour les faire tenir en l’air. Je rêvais d’avoir une amie rousse intrépide avec deux tresses.
Est-ce que je ne m’autorisais pas à être cette jeune fille intrépide moi-même ?
Astrid Lindgren nous montre peut-être sur cette photo qu’il n’y a pas d’âge pour l’être ou le devenir.
Les chênes de la Forêt de Soignes
Le calendrier des arbres celtes associe les mois d’avril et de mai au Chêne. En gemmothérapie, les bourgeons de chêne apportent vitalité et force, ils permettent de lutter contre la fatigue. Dans l’Ogham, le chêne est Duir, la 7ème lettre de l’alphabet des arbres celtes (ᚇ). Symbole de solidité et de protection, il est à l’origine du mot door, « porte » en anglais. Elle peut se fermer pour protéger mais aussi s’ouvrir et révéler une nouvelle forme de compréhension. En amenant de la vitalité, de l’harmonie et de la cohésion intérieure, Duir invite à s’ouvrir à quelque chose de plus vaste, de plus grand et nous offre la force d’affronter l’inconnu. Pour ce faire, la patience devient une précieuse alliée. Associé à la fertilité, le chêne est mis au centre de la société à travers la symbolique de l’arbre de mai de Beltane. Il transmet son énergie de force et de stabilité. En stimulant la fécondité, il invite à créer et s’amuser.
Cette photo a été prise dans la Forêt de Soignes en avril 2022. Quatre chênes ouvrent une partie du chemin des étangs près de Rouge-Cloître. J’ai pris le temps de découvrir cette forêt pendant le confinement lors de balades réconfortantes dans cette période si statique (mais tumultueuse intérieurement). Même si la route n’est jamais loin, elle offre un havre de paix à seulement quelques minutes en métro du centre de la ville.
C’est dans cette forêt que je me suis baladée seule pour la première fois. Élevée dans les années 90 sur fond d’insécurité suite à de nombreux enlèvements d’enfants, j’ai découvert à 30 ans que se balader seule était une expérience libératrice. Je me demande ce qui m’a retenue si longtemps mais j’ai conscience que les peurs que l’on nous transmet s’ancrent en nous terriblement profondément. Si je l’ai fait pour me protéger, je me demande ce qui nous protège réellement lorsque l’on s’empêche de se déployer, de s’ouvrir, de se vivre. Ce jour-là, j’avais pris un autre chemin que celui que je prenais habituellement. J’ai découvert une partie de la forêt incroyable. Sur cette photo si simple, ces quatre chênes me montrent le chemin vers l’inconnu. Ils m’invitaient à traverser cette porte avec intrépidité pour déjouer mes obstacles intérieurs.
Le ratel
On le dit intrépide. Il est considéré comme le plus agressif au monde. Ses griffes mesurent 4 centimètres de long en moyenne à l’âge adulte. De la taille d’un chat, il peut faire face à ses prédateurs, les lion·nes, les hyènes ou les guépards. Ce qu’il préfère manger, c’est du miel.
Un choix : fuir ou attaquer
On dit que la meilleure défense, c’est l’attaque. Fuir serait lâche, aveu de faiblesse ou source de remord. L’attaque serait preuve de courage, de force, de détermination. Pourtant, il faut de la bravoure pour oser la douceur. Accueillir sa vulnérabilité, respecter ses limites, accepter l’humilité, écouter l’altérité.(L’inverse de la peur, c’est l’amour)
Émotion signifie “se mettre en mouvement”. Mes émotions sont des antennes qui me connectent à ce qui m’entoure et m’invitent à agir au sein de cet environnement. C’est parce que je sens que je tremble. Je vibre parce que je vis, je frémis parce que ma peau est touchée, traversée, activée.
J’ai besoin d’être en mouvement pour être intrépide. Elle devient un appel, celui de sentir, de vivre, de (r)éveiller nos sens et d’embrasser nos émotions. Elle est un élan, une impulsion qui nous propose d’accepter et d’accueillir l’impermanence du vivant. Comment peut-elle alors se vivre dans une société qui nous normalise nos corps et nous coupe de nos émotions ? Peut-être en nous invitant à oser repenser ces structures, ces cadres de pensée qui nous conditionnent pour nous ouvrir à d’autres formes d’être et de sentir. Des ressources et des chemins inexplorés peuvent alors se révéler.
Le jardin magique : appeler l’intrépidité
Artémis
Artémis est une déesse grecque antique, fille de Zeus et de Léto. Elle symbolise la lune et son frère jumeaux, Apollon, le soleil. Son nom donne le mot Ours en gallois. À sa naissance, elle aide sa mère à accoucher de son frère et les deux enfants combattent ensemble un dragon. On l’a dit gardienne de la nature sauvage et des accouchements. Chasseresse, elle est la souveraine des animaux. Symbole de la lune montante et de la jeunesse, elle initie les enfants vers l’âge adulte et protège les chemins. Elle est considérée comme une déesse intrépide. De nombreux temples lui sont voués notamment à Marseille qui sera lié à la déesse tout au long de l’époque grecque et romaine. Il reste un vestige de cette consécration, le Temple de l’Artémis d’Ephèse de la Butte des Carmes. Il a été construit par les Phocéen·nes en 60 av. J.-C. qui, en s’installant à Marseille, suivirent les sacres de la prêtresse Aristarkhé.
Que disent les cartes ?
L’hélianthème
Elle est la « fleur de soleil ». Rustique, elle pousse aussi bien en bord de la mer qu’en montagne. Ses rameaux sont duveteux et ses fleurs, simples, sont composées de 5 pétales de couleur jaune doré ou soufré. Autrefois, elle était utilisée dans un élixir vertueux qui apaise la peur aigüe, la terreur, les crises de panique et la détresse. Aujourd’hui, elle est la Fleur de Bach n°36 « Rock Rose ». Elle aide à retrouver la sérénité et à chasser les cauchemars.
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